« Altrophobia » est une forme courte issue d'une expérience de travail menée dans le cadre du projet « Semaine à tisser », organisé par la Compagnie La Mandarine Blanche à La Méridienne de Lunéville en 2012, qui avait comme thème « La peur ».
 
Suite à cette semaine de travail à l'issue de laquelle nous avons présenté une première étape scénique, nous avons eu envie de poursuivre cette recherche autour de la peur de l'Autre, à travers toutes ses formes, dans le but de créer un nouveau spectacle qui tenterait de peindre les mécanismes de ces haines, ancrées au fond de chacun, et/ou issus des inconscients collectifs, véhiculées par des idées politiques, religieuses, et qui resurgissent cycliquement à chaque crise sociale.
Altrophobia / forme courte
 
Résidence au NEST / CDN de Thionville dans le cadre des "Plateaux Lorrains 2014"
 
Représentations dans le cadre du festival "Court Toujours" organisé par le NEST/ CDN de Thionville, à l'Espace Bernard Marie Koltès de Metz en septembre 2014
 
mise en scène
Martine Waniowski
conseil et aide sociologique
Séverine Wuttke
jeu
Reda Brissel, Martine Waniowski
créateur sonore et musicien
Gilles Sornette
créateur lumière
Brice Durand
 

La peur de l'Autre
Chaque société, chaque époque a eu besoin d'un bouc émissaire, pour justifier ses angoisses et ses malheurs. Chaque âge de la vie aussi. Du monstre dans le placard, au juif; du père aux pauvres, aux femmes, aux hommes politiques, aux étrangers, à tout ce qui est différent, chaque peur désigne son coupable. Et l'intolérance, quelle qu'elle soit, se transmet de générations en générations.
 
Quel est-il aujourd'hui ce bouc émissaire aux multiples visages, qui surgit de la nuit ? Vers quelles violence nous poussera-t-il encore une fois ?
 
Nous avons tenté d'esquisser aux crayons de couleur notre portrait de cette société à travers ses peurs et ses angoisses, grâce à un travail autour de la parole du « réel », mais également grâce à un travail sonore et scénique.
Une  écriture issue du réel
A partir de questionnaires, auprès de publics très divers (adolescents et jeunes adultes de quartiers différents, personnes âgées en milieu rural, enfants, adultes...), nous avons collecté une matière qui nous a permise d'élaborer notre « parole » scénique. Un texte issu de collage donc, qui, tel un cadavre exquis dressait le portrait de cet Autre qui nous fait si peur.
 
La réalité du monde est la juxtaposition d'une multitude de réalités. Des réalités différentes suivant le niveau social, la culture dans laquelle on vit, l'âge, le sexe, l'histoire de chacun... Et chaque réalité possède sa justification, son but, son mécanisme, sa vérité. Mais si l'on regarde l’enchevêtrement de toutes ces réalités, on découvre une image surréaliste, où la vérité n'existe pas. Juste la vie pleine de contradictions. Et c'est cette vie, où tout est possible, qui nous interpelle. Ce grand n'importe quoi des peurs inconscientes.
"L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature ; mais c’est un roseau pensant. Il ne faut pas que l’univers entier s’arme pour l’écraser : une vapeur, une goutte d’eau, suffit pour le tuer. Mais, quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, puisqu’il sait qu’il meurt, et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien."   Pascal